Santé
publique en Sud Seine et Marne :
le
livre blanc qui tire la sonnette d'alarme
Dans un livre blanc qui vient d'être rendu
public, le Collectif de Défense de l'Hôpital Public de Fontainebleau fait une
analyse de l'état de la santé publique en Sud Seine et Marne, un territoire
jugé parent pauvre de l'Ile de France
Le constat est sévère. S'appuyant sur les
chiffres précis issus des hôpitaux de Fontainebleau, Nemours et Montereau et du
Ministère de la Santé, le Collectif montre une situation de régression
notamment de la fréquentation[1]
causée par la suppression de 83 lits de chirurgie en 10 ans, la fermeture de
l'obstétrique et du bloc de chirurgie à Nemours, l'insuffisance dans les
recrutements, …. Les rénovations prévues se font attendre pour des motifs
budgétaires alors que les besoins sont en hausse.
La situation du personnel est jugée également
grave : du fait des réductions de personnel, de l'imposition la journée de 12 heures,
le nombre de journée d'absence en général et d'absence pour cause médicale a
explosé[2].
Au lieu de défendre une nécessaire relance et
affirmer l'importance de son territoire, Frédéric Valletoux, maire de
Fontainebleau dirigeant l'Hôpital de Fontainebleau et Président de la
Fédération Hospitalière de France préconise la fusion des trois hôpitaux.
Un rapport de 2012 de l'IGAS constatait
cependant que la fusion n'opérait que rarement des miracles, au contraire. Une
fusion, contestée par le Collectif, qui sera le prétexte à de nouvelles
restrictions et réductions de service.
La fusion se traduit dans les projets
d'établissements par de nouvelles suppressions de lits[3]
(-52 rien qu'à Fontainebleau) des cessions de terrains et bâtiments marquant la
régression définitive du service public, et à terme une subordination dans le
cadre d'un futur groupement hospitalier de territoire avec l'hôpital public
privé de Melun. Le risque est également d'avoir une réduction de l'attractivité
du territoire, des renonciations au soin et une destruction du maillage de
santé.
Un état de délabrement anormal et un choix
stratégique dangereux, selon le Collectif qui prône au contraire le maintien de
l'autonomie des hôpitaux, leurs renforcements notamment par les rénovations tant
attendues, le recrutement des praticiens des spécialités dont le territoire
manque, et le développement d'antennes territoriales.
Le Collectif adressera ce livre blanc à tous les élus
concernés, fera de nouvelles réunions d'information et soumettra déjà une
motion ferme sur le sujet, avant de proposer que des Etats généraux de la santé
se déroulent pour relancer la politique de soins pour tous.
[1]
L'analyse des taux de fuite
de 2004 à 2013 montre : l'aggravation de la situation déjà très dégradée de
Nemours (2004 : 69 % ; 2013 : 77,6 %; soit + 12,46 %) ; l'incapacité de
Montereau à résister à la fuite des patients, alors que sa situation était
enviable (2004 : 37,1 % ; 2013 : 44,5 % ; soit + 19,95 %) ; et l'abaissement de l'attractivité de
Fontainebleau (2004 : 37,2 % ; 2013 : 39,8 % ; soit + 6,99 %).
[2]
Les jours d’absentéisme du
personnel non médical ont augmenté d'1/3 en 3 ans, de 2/3 en 10 ans (+ 33,90 %
entre 2012 et 2014, + 67,19 % entre 2004 et 2014). Les jours d’arrêts pour
maladie ont également augmenté d'1/4 en 3 ans et de presque du double en 10 ans
(+ 24,09 % entre 2012 et 2014, + 91,72 % entre 2004 et 2014).
[3]
Le projet d'établissement
2015-2020 prévoit, dans le cadre de la fusion et de la réorganisation qui en
découle, un nouvel abaissement du nombre de lits. Aujourd'hui, il n'y a plus que 255 lits à Fontainebleau et on
réduirait le total à 203 lits (- 52 lits). Le projet d’établissement 2015-2020
de Nemours prévoit également une réduction des lits en MCO de 98 à 80 (- 18
lits).
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