vendredi 22 novembre 2019

La république du 22 novembre 2019 : Le coup de gueule des « manipulateurs radio » de l’hôpital

Fontainebleau – Nemours – Montereau. Le coup de gueule des « manipulateurs radio » de l’hôpital

Ils se disent méconnus et mal considérés : le personnel manipulant les patients en électro et radiologie a fait grève jeudi pour tirer la sonnette d’alarme.

20 agents étaient en grève jeudi à Fontainebleau, Montereau et Nemours
20 agents étaient en grève jeudi à Fontainebleau, Montereau et Nemours (©La Rep 77)
« On est des inconnus », nous dit une manipulatrice de l’hôpital, en grève jeudi comme ses 19 autres collègesLes « manipulateurs » des trois sites du sud 77 (Fontainebleau, Nemours et Montereau) ont répondu massivement à l’appel lancé par la profession au niveau national pour alerter sur la dégradation de leurs conditions de travail.
Les manipulateurs radio sont ceux qui assurent les radios et scanners en plaçant les patients, et en intervenant sur les machines. « Nous sommes un maillon central et méconnu de l’hôpital. On veut simplement que l’on reconnaissance la pénibilité de notre travail », explique une gréviste.
Jeudi, dix d’entre eux étaient donc en grève, quand les dix autres étaient au travail, permanence des soins oblige : « on a posé des banderoles pour expliquer aux patients notre situation et on a tourné comme pour un week-end ». Les manipulateurs ne bénéficient pas de la prime accordée lorsque l’on est en contact avec les patients et représentent le seul corps de métier qui doit assurer une présence 24 h sur 24. Avec le temps, les agents n’arrivent plus à poser leurs congés et la fatigue s’accumule : « nous faisons beaucoup d’heures, et on ne veut plus nous payer les jours que nous ne pouvons pas prendre».

Deux renforts arrivent

Du côté de la direction, qui a rencontré le personnel avant la grève pour faire le point sur les revendication, on explique avoir « anticipé deux remplacements qui arriveront fin 2019. Nous leur avons proposé des recrutements en CDI. Nous faisons très attention sur ces métiers en tension. On a prévu de valoriser les salaires des contractuels pour qu’il y ait un principe d’équipe ».
En attendant les renforts, le personnel se sent délaissé : « nous ne sommes plus du tout encadrés. Il n’y a plus qu’un seul responsable pour les trois sites. On est livrés à nous-mêmes et on doit faire face au mécontentement des patients quand on est en sous-effectif ». Avant la grève, la direction avait prévu une rencontre le 18 décembre prochain pour écouter leur problématique : « Nous avons rénové une partie du matériel, mais on sait que ce n’est pas un poste facile. On fera le point individuellement avec eux ».
Yoann VALLIER