mardi 4 juin 2013

La République du 4 juin 2013 : Nemours Hôpital : la mobilisation s'amplifie

NemoursHôpital : la mobilisation s'amplifie

Une cinquantaine de personnes ont défilé pour dénoncer la baisse des budgets et les suppressions de postes

04/06/2013 à 13:37 par thomas.martin
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Au fur et à mesure des manifestations, la contestation s’amplifie. Après avoir déjà tenté à de nombreuses reprises – la dernière date du 29 mars – d’interpeller le Conseil de surveillance sur les « restructurations sans fin » mis en place par l’Agence Régionale de Santé 77, le syndicat CGT du Centre Hospitalier de Nemours a organisé une manifestation d’une plus grande ampleur. Environ une vingtaine il y a deux mois, ils étaient vendredi dernier un peu plus d’une cinquantaine de personnes (CGT du CH de Nemours et Montereau, Union Locale et Départementale CGT regroupant des syndicalistes de Corning, des Finances publiques, Keraglass, le Centre d’Orientation Sociale de Nanteau-sur-Lunain, ou encore des usagers) à défiler à pied dans les rues de Nemours depuis l’église jusqu’à l’hôpital pour ensuite pouvoir intervenir en début de Conseil de surveillance, en présence de Laurent Legendart, Directeur Territorial de l’ARS 77, et de la députée-maire Valérie Lacroute, présidente du Conseil.

Insoutenable

Leur slogan ? « Pour l’hôpital, plus de moyens, c’est pour les usagers, de meilleurs soins !  » Ce qu’ils dénoncent ? Principalement – depuis que l’ARS a validé le projet de Groupement de Coopération Sanitaire entre l’hôpital de Nemours et celui de Fontainebleau le 8 mars dernier – la « réduction des budgets des services gériatrie et psychiatrie d’une grande brutalité », matérialisés par de « multiples suppressions de postes » (6 en gériatrie, 5 en psychiatrie, sans compter le non-renouvellement de nombreux contractuels selon le syndicat), alors que les deux entités concernées sont censées être des pôles d’excellence. Le projet de GCS, ainsi que celui du CHT (Communauté Hospitalière de Territoire entre Nemours, Fontainebleau, Montereau et Melun) sont également pointés du doigt, ces derniers « accélérant les surpressions de postes et services ». 
Conséquences pour Stéphanie Faury, infirmière et membre de la CGT : « Les conditions de travail vont devenir de plus en plus insoutenables. Les soignants sont déjà épuisés, en sous-effectif, ne sont pas remplacés, ne peuvent pas partir en vacances et sont même rappelés pendant leurs congés. En psychiatrie, la réduction de leur nombre remet également en cause leur sécurité. Sans compter l’incidence sur la prise en charge des patients, qui va inexorablement se détériorer. »
Quota
Des arguments qui n’ont pas pesé bien lourd une nouvelle fois (voir l’interview de Valérie Lacroute ci-dessous) lors de l’exposé alarmant de la petite délégation syndicaliste en début de Conseil de surveillance. « Lorsque l’on a commencé à dire que l’on était là pour défendre un hôpital 100 % public, de proximité et permettant de répondre aux besoins de la population, ils n’ont rien voulu entendre, raconte Maxime Martin, secrétaire général de l’Union Locale CGT. Le seul mot qu’ils ont à la bouche, c’est celui de «quota ». Ils gèrent l’hôpital comme une entreprise et restent enfermés dans leur projet de restructuration consistant à faire des bénéfices aux dépens de la santé des patients et des conditions de travail. » 
« On nous a également rétorqué que notre syndicat ne représentait absolument pas la population hospitalière, renchérit Stéphanie Faury. Sauf que nous sommes de plus en plus nombreux à venir manifester, que l’on est justement soutenu par la population et que l’on est crédible dans les différents services du CH auprès des agents qui n’en peuvent plus et qui, même s’il leur est difficile de se libérer pour manifester à nos côtés, sont derrière nous. »
Autre interrogation : le départ au 1er juillet prochain de Bruno Morette, directeur général du CH nemourien, dont l’intérim sera assuré par le directeur du CH de Fontainebleau, Jérémie Secher. Une nouvelle pas vraiment appréciée par la CGT, qui redoute une direction commune avec l’hôpital bellifontain, « annonçant d’autres restructurations sur Nemours au vu du budget prévisionnel déficitaire » selon la CGT.
Quoi qu’il en soit, la fédération CGT Santé et Action sociale a donné rendez-vous le samedi 15 juin prochain à Paris pour une manifestation nationale afin de continuer la mobilisation.
Nicolas FILLON

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