mercredi 2 juillet 2014

Le personnel soignant de l'hôpital tire la sonnette d'alarme ...

   La République de Seine-et-Marne, dans son édition du 16 juin 2014 consacre deux articles concernant les conditions de travail du personnel soignant de l'Hôpital Public de Fontainebleau.

     Dès sa création, le Collectif de Défense de l'Hôpital Public de Fontainebleau, CDHPF, avait dénoncé l'aggravation des conditions de travail du personnel soignant de l'établissement.

     En octobre 2013, le CDHPF avait renouvelé son soutien aux revendications légitimes des syndicats - voir notre texte en date du mardi 15 octobre 2013 : aggravation des conditions de travail dans les établissements hospitalier.

     Le CDHPF restera vigilant sur les actions que ménera la direction afin de répondre à l'attente des personnels.

     Le CDHPF poursuit son action

pour la défense du service public de santé,

de proximité et accessible à tous. 


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Burn-outs en série à l’hôpital

Le personnel soignant de l’hôpital tire la sonnette d’alarme : par manque de remplaçants, ils sont appelés chez eux pour boucher les trous, conséquence du retour à l’équilibre.

19/06/2014 à 10:39 par yovallier



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Ils ont semble t-il longuement hésité avant de contacter « la Rep ». Mais c’est unanimement que les soignants de l’hôpital, à l’initiative de l’Intersyndicale représentée par Dominique Lecerf et Sandrine Cotelle ont décidé de faire savoir leur désarroi au grand public. « Nous sommes au bord de la rupture », glisse une infirmière les traits tirés.
En mars 2013 déjà, ils avaient alerté l’opinion publique sur les conséquences du retour à l’équilibre financier de l’hôpital. Une stratégie qui a fonctionné sur le plan comptable, mais qui a laissé de lourds stigmates sur le personnel. Plus d’un an plus tard, la situation, à les entendre, ne s’est pas améliorée. Bien au contraire : « Cela fait deux ans que nous sommes passées en 12 heures, contre 8. La politique de gestion des ressources humaines est inexistante, on compte sur la bonne volonté des agents pour boucher les trous ». Concrètement, les soignants sont très souvent appelés pendant leurs congés pour dépanner, faute de remplaçants : « Ce sont des appels incessants, nous dit une aide-soignante. Ils jouent sur la culpabilité. Mais cela ne marche plus, et la plupart ne répondent plus. Moi, je filtre mes appels. C’est très dangereux car le jour ou le plan Blanc sera déclenché, quand il y a aura un gros pépin, personne ne répondra !  ».

« Certains se cachent pour pleurer »

Avec des départs non remplacés et un absentéisme qui explose, les agents sont forcément mis sous pression. « Un de nos collègues est parti à 20 h 30 après une journée de travail de 12 h 45. On lui a demandé de revenir à 4 h 45 par manque de personnel. Comment voulez-vous travailler correctement dans ces conditions ?  ». Dominique Lecerf s’inquiète pour ses collègues : « On constate que tout le monde est stressé et fatigués. Certains craquent et se cachent pour pleurer !  ».
Si les soucis sont clairement identifiés, le personnel a l’impression de ne pas être écouté par la direction. Jérémie Sécher est parti, et le directeur intérimaire Stéphane Blot doit gérer trois hôpitaux. Ils lui ont adressé un courrier le 11 mai, qui devrait obtenir une réponse très prochainement (lire encadré). « Quand je rentre chez moi, je ne suis pas contente de mon travail. Je me dis que j’aurais dû mieux faire. On aime notre métier et nos patients. C’est pourquoi on vit aussi mal cette situation », soupire un agent de service.
Dominique Lecerf réclame « la mise en place d’un pool de remplacement suffisant, en respectant le planning de travail et les temps de repos ». Une requête qui semble avoir été entendue par la direction (lire encadré). Il faudra renouer le dialogue très vite, et sans doute partir sur de nouvelles bases. Car l’hôpital pourrait vite devenir plus malade que ses patients…
Yoann VALLIER
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La réaction de Dominique Blot, directeur par intérim
« Nous allons renforcer les effectifs »
La Rep : Quelles solutions peuvent-être envisagées pour régler les soucis relevés par le courrier (rappels lors des congés, changements de plannings)  ?
Dominique Blot : Les faits précis relatés dans ce courrier ont d’ores et déjà fait l’objet d’actions correctives à travers la mise en place de procédures de gestion de l’absentéisme tendant à améliorer les conditions de travail tout en veillant en permanence à garantir la continuité du service public hospitalier. Un important travail de fond est mené conjointement par la direction des soins et la direction des ressources humaines du centre hospitalier, en collaboration étroite avec les organisations syndicales que nous rencontrons régulièrement.
Je surveille moi-même personnellement (et attentivement) l’avancée de ces travaux et je sais que la directrice des soins, nouvellement en poste, suit avec un grand sérieux ce dossier, en étroite concertation avec le directeur des ressources humaines. Par souci d’efficacité, nous avons privilégié l’action en mettant en place des actions correctives. Nous avons prévu de répondre point par point, avant la fin du mois de juin, à la lettre des syndicats en décrivant les différents dispositifs mis en place.
Le recrutement d’un vrai « pool » de remplaçants est-il à l’ordre du jour ?
Oui, tout à fait. Nous avons décidé avec le directeur des ressources humaines, et ce peu de temps après ma prise de fonction, de renforcer de façon importante l’effectif du pool de remplacement, en passant de 3 à 5 infirmiers à temps plein. Ce renforcement sera effectif pour la période estivale. Il est également envisagé de se doter de réels moyens pérennes de remplacement de l’absentéisme de courte durée, ce qui nous aidera à concilier et atteindre l’amélioration des conditions de travail et la continuité du service public hospitalier. Ce nouveau renforcement sera ainsi calibré après une première évaluation réalisée au mois d’octobre, en étroite concertation avec les représentants du personnel.
Le personnel semble avoir besoin de dialogue avec la direction. Que pouvez-vous leur dire ?
Malgré les difficultés, le travail assuré quotidiennement par les professionnels de santé de l’établissement est de grande valeur. Et la qualité des soins qui en découle est toujours de haut niveau.

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