lundi 26 février 2001

Le Parisien du 26 février 2001 : Tension à l'hôpital de Nemours

Tension à l'hôpital de Nemours

Pascal Villebeuf | 26 Févr. 2001, 00h00

RUDE COUP pour l'hôpital, il fait partie des quatre établissements les plus mal notés de la région. Malgré une activité calme pour ce dernier week-end des vacances de février, une tension visible régnait hier aux urgences de l'hôpital de Nemours (Seine-et-Marne). Une fébrilité symbolisée par une immense affiche appelant à manifester en ville samedi prochain.

Le défilé devrait rassembler aussi bien le personnel du site de Nemours que les patients et les élus. Car l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH) a exigé la fermeture des deux services de chirurgie (52 lits), dans le cadre d'un projet de fusion avec l'hôpital de Fontainebleau pour l'horizon 2002. Ce qui signifie, à terme, sa transformation en simple hôpital de jour. 

Des moyens insuffisants 

« Privées de plateau technique, les urgences de Nemours perdraient de leur substance pour se muer en simple accueil des malades », dénonce Dominique Narcisse, responsable du service. « On nous annonce que l'on va dépouiller l'établissement pour des raisons économiques et, en même temps, on nous installe un scanner. Ce n'est pas sérieux », renchérit Brigitte, une infirmière. Avec plus de 18 000 passages l'année dernière, les urgences de Nemours ont pourtant une activité soutenue. En comparaison, Fontainebleau en compte 17 000 et Melun, hôpital de référence du Sud-Seine-et-Marne, 30 000. Les usagers, eux, défendent bec et ongles leur hôpital de proximité. « Moi, je refuse d'aller aux urgences de Fontainebleau. J'habite à 7 km. C'est plus rapide de venir ici. On est bien accueilli et soigné. Alors je vais signer la pétition ! » s'emporte Philippe Ferré, 59 ans. Même écho favorable pour Hélène. « Je viens d'avoir un petit accident sur la A 6. On m'a posé une minerve. Tout s'est bien passé. » Infirmières et médecins, inquiets pour leur avenir, reconnaissent que leurs moyens sont insuffisants. « Nous recevons en moyenne 50 personnes par jour. Avec 2 médecins, ce n'est pas assez. On attend aussi 3 lits-porte cet été, afin de pouvoir accueillir des malades en attente de transfert vers d'autres services. Mais vont-ils arriver ? » s'interroge Gilles Mjidou, médecin arrivé voilà huit mois. Charles Hochart, maire UDF de Nemours, espère encore « sauver les meubles » avant le 16 novembre, date à laquelle, il devra remettre à l'ARH des propositions concrètes sur l'avenir de l'hôpital.

jeudi 8 février 2001

Le Parisien du 8 février 2001 : L'hôpital malade de la fusion avec Fontainebleau

L'hôpital malade de la fusion avec Fontainebleau

Gisèle Le Guen | 08 Févr. 2001, 00h00

LE COMPTE à rebours a commencé pour l'hôpital de Nemours. L'Agence régionale d'hospitalisation (ARH) vient de confirmer la fusion avec l'établissement hospitalier de Fontainebleau à l'horizon 2003. Mais le site nemourien ne dispose que jusqu'au 15 novembre pour monter un dossier afin d'obtenir des compensations.

« Ou on se laisse mourir à petit feu, ou on se bat pour essayer de sauver ce qui peut encore l'être », résume Edith de Tarragon, chef du service de radiologie et présidente de la commission d'établissement. Cela fait dix ans qu'elle bataille pour sauver l'hôpital de proximité avec tous ses services. La fusion remet tout en question. Nemours perdrait son service de chirurgie, le plateau technique principal risquant d'être installé à Fontainebleau. Il comprendrait blocs opératoires, réanimation, radiologie (y compris l'IRM), laboratoires, locaux de consultation et unités d'hospitalisation.
Le projet médical commun » suscite l'inquiétude
Nemours se contenterait d'un plateau technique dit « avancé », organisé autour du concept d'unité d'accueil, de traitement et d'orientation des urgences. En ce qui concerne les hospitalisations médicales et spécialisées, elles seraient définies « dans le projet médical commun ». D'où l'inquiétude du maire, Charles Hochart, également président du conseil d'administration de l'hôpital de Nemours : « Certes, nous garderions la psychiatrie, un scanner et les urgences mais nous risquons aussi de perdre gros. Laisser le service de médecine sur un site sans chirurgie, sans unité de soins intensifs, ce n'est pas viable. On va se battre pour obtenir des compensations et des garanties. » La partie n'est pas gagnée. Edith de Tarragon en est consciente. « On ne nous facilite pas la vie. La fusion n'est pas évidente. Il faut que l'on travaille tous ensemble, service par service pour faire des propositions. Il y va de notre survie. »