jeudi 22 juin 2017

Législatives 2017 : 77/2 : Réponse de M. David Allaert

1.         L’hôpital de Fontainebleau

A Fontainebleau, en 10 ans, le personnel a été réduit de 100 personnes (de 1034 à 933) et l'établissement a perdu 15 lits de chirurgie entraînant une réduction de l'activité chirurgicale de 22,64 %.
Entre 2004 et 2014, le nombre total de lits est passé de 238 à 226 soit et le nombre de lits en chirurgie de 60 à 45 soit une variation de  -15.
Selon le projet 2014-2020 suivant la fusion, on passera de 226 à 203 soit une variation de  -23 et par rapport à 2004, de –35, le nombre de lits en chirurgie de 45 à 30  -15 et par rapport à 2004, de –30 et le nombre de lits en obstétrique de 34 à 30  -4 et par rapport à 2004, de -40
L'hôpital de Fontainebleau montre un taux de vétusté déjà fort de 78,22 % en 2000 , monté à 86,70 % en 2014 - parce que le projet de partenariat public-privé jugé juridiquement, médicalement et financièrement dangereux, dénoncé même par l’Agence Régionale de Santé dans une lettre du 6 février 2013, a retardé les travaux.
Le projet de rénovation prévoit outre la réduction du nombre de lits, la vente de bâtiments historiques et la diminution du foncier de près d'un tiers.

A.    Considérez-vous que ces restrictions et retards sont acceptables ?
Il est en effet inacceptable de subir toute baisse d’offre. Quand nous allons aux urgences nous sentons un personnel dévoué mais démunis. Actuellement, l’hôpital est taxé sur son effectif. Plus il a de personnel, plus il est taxé. Un comble !
Si je suis élu, je ferai annuler cette taxe injuste.
B.    Agirez-vous pour que cet établissement puisse conserver son statut public, faire l'objet des travaux de rénovation qu'il attend et améliorer son recrutement ?
Si je suis élu député, je ferai tout pour que cet établissement reste public à 100%.

C.    Acceptez-vous que son espace foncier soit amputé au profit d’opérations immobilières privées ?
Tout bâtiment appartenant au public ne doit subir une quelconque restriction au profit de spéculation immobilière. Cela est immoral. Cela va à l’encontre de notre idée de prise en charge de la santé des citoyens.

 

2.      Les 3 hôpitaux de Nemours, Montereau et Fontainebleau

En parallèle de la situation de Fontainebleau, on constate à Nemours, la fermeture de l'obstétrique, du bloc et des 60 lits de chirurgie. A Montereau, on relèvera la fermeture de 8 lits en 10 ans ; en janvier 2014, l’hospitalisation de semaine de chirurgie est passée de 20 lits à 10 lits et la gynécologie obstétrique de 28 lits à 15 lits . La reconstruction du service d'obstétrique à Montereau est bloquée par l'agence régionale de santé pour des raisons budgétaires.
Par ailleurs, le projet pour 2020 prévoit une réorganisation du moyen séjour (soins de suite et réadaptation) : la totalité des 29 lits de Fontainebleau seront supprimés et déplacés à Montereau. C'est une rupture dans la chaîne de soins qui impliquent que les patients et leurs famille devront être transportés durant la convalescence...

A.    Considérez-vous que la situation et le projet pour 2020 sont acceptables ?
Il n’est en effet pas acceptable pour tous ces patients d’avoir à faire des kilomètres pour être soignés. Cela remet en cause l’accès au soin. Il faut retrouver un accès au soin de proximité.
B.    Malgré la fusion-attrition de ces établissements, agirez-vous pour le renforcement du maillage territorial hospitalier et médical public dans le Sud Seine-et-Marne, notamment par la rénovation, le maintien et le développement des hôpitaux de Fontainebleau, Montereau-Fault-Yonne et Nemours comme sites de plein exercice et non comme agences n'offrant pas les spécialités de base, et le recrutement de spécialistes ?
Je garderai un maillage de proximité. Cela implique donc un plan transport qui va avec. Tout est lié.

C.    Tout en étant favorable à des coopérations inter-hospitalières, considérez-vous normal la création d'un groupement hospitalier de territoire (GHT) sous la direction d'un hôpital public-privé à Melun ? Ne conduira-t-elle pas à la mise sous tutelle des hôpitaux de Fontainebleau, Montereau-Fault-Yonne et Nemours et à leurs réductions par une centralisation des services à Melun ?
Il y a en effet un danger pour tous ces hôpitaux de proximité de devoir payer le prix fort pour cet hôpital « hyper marché ». D’autant qu’il est public-privé. Cela présente des limites de voir des maladies qui « rapportent » et à contrario des services laissés pour compte. Comme le veut l’adage, « on socialise les pertes, on privatise les profits » ! Ce sont les patients et les citoyens les perdants au bout du compte.

3.      La lutte contre la désertification médicale - L’accès aux soins pour tous

L'attrition programmée des hôpitaux locaux s'accompagne d'une zone d'insuffisance de couverture médicale. La réponse actuelle consiste dans le développement de maisons de santé privées, fortement subventionnées , et rarement dans les zones les plus déficitaires. Elle est donc inadaptée.

A.    Jugez-vous prioritaire de rassembler dans une structure publique, à des tarifs accessibles en secteur 1, dans le cadre du tiers payant, la médecine générale, des spécialistes et des paramédicaux ?
J’adhère totalement à l‘idée de créer des centres de santé. J’habite le quartier des Fougères et depuis la fermeture du cabinet médical, il n’y a rien eu en remplacement. Il faut aller sur Fontainebleau. Il semble que les médecins dit de ville sont aussi débordés que ceux des campagnes.

B.            Estimez-vous alors nécessaire l’implantation de Centres Publics de Santé (établissement de proximité de consultation avancée, avec des praticiens hospitaliers et dépendant des hôpitaux publics) parallèlement au réseau de médecine libérale ?
Un centre de santé public permettrait de recréer ce lien de proximité et permettrait de désengorger les urgences hospitalières. Il est à noter que de nombreuses études montrent des médecins voulant retrouver une vie de famille et ne plus faire des 70 heures par semaine. Ils veulent pour beaucoup retrouver une vie dite « normale ». Ces centres de santé pourrait répondre à cette demande : être moins payé mais avoir des horaires plus convenable.
De plus, il faut revaloriser la médecine générale. Il y a de trop nombreux spécialistes car cela est valorisé face à la médecine générale. Il faut donc en reformer en grand nombre pour renouveler ces médecins retraités.

4.         Solidarité - les personnes âgées


             Interviendrez-vous pour promouvoir le réseau des Etablissements pour l'hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) à direction publique, dans le Sud 77 afin de développer les possibilités d’un accueil digne des personnes âgées quels que soient leurs revenus ?
Quand on a travaillé toute sa vie et/ou fondé une famille, il est inacceptable de finir ses jours dans le dénuement. Il faut avoir une structure publique ou à défaut, quand il y a possibilité, d’aider les proches à accueillir ces personnes agées.

5.         Démocratie sanitaire


Etes-vous favorable à la proposition d'Etats généraux de la santé dans le Sud 77 composés d’élus locaux, de représentants de professionnels, d'associations, et de citoyens afin de recenser les besoins de santé, de valider les réponses apportées à ces besoins sur le territoire du canton et de contrôler démocratiquement les réponses ?
Comme au début de la sécurité sociale, il faut en effet un contrôle démocratique des structures locales de santé. La santé n’appartient pas aux professionnels de santé mais aux citoyens.