vendredi 4 juillet 2014

Le CDHPF s'adresse aux sénateurs de Seine-et-Marne ...

Collectif de Défense de l’Hôpital Public de Fontainebleau













                                                                              à Mesdames et Messieurs les Sénateurs

                                                                                               de Seine-et-Marne











Objet : vote du projet de loi tendant à instaurer

             un moratoire sur les fermetures de services

             et d’établissements de santé.







Madame, Monsieur le Sénateur



Le groupe CRC au Sénat a déposé une proposition de loi tendant à instaurer un moratoire sur les fermetures de services et d’établissements de santé.



Nous vous serions gré de bien vouloir nous indiquer quel fut votre vote lors de la présentation de cette proposition de projet de loi le 22 janvier 2014. Il nous serait également nécessaire d’identifier les motifs qui vous ont conduit à ce choix.



En effet, depuis l’instauration de la Tarification à l’Activité, la loi «Hôpital, Patient, Santé Territoire» et la réforme générale des politiques publiques, le centre hospitalier de Fontainebleau subit depuis plusieurs années  des mesures autoritaires et contre productives, nous citerons les principales :



Fermeture de 15 lits de chirurgie viscérale fin 2011 sans étude médicale ni même  budgétaire.
Réorganisations de services médicaux sans aucune concertation ni étude d’impact.
Remplacement incomplet de praticiens ayant quitté leur poste.
Réduction de l’effectif des personnels soignants.




Certains secteurs d'activités sont fragilisés ou  sur le point de disparaître par une politique de non remplacement des praticiens comme en ophtalmologie, pédiatrie et ORL. Aucune volonté de recruter des chirurgiens urologues malgré le nombre important de patients.  



La création de postes de Praticiens Hospitaliers et le recrutement en faveur du service des urgences stabiliseraient l'équipe surmenée par la faiblesse de l'effectif de médecins titulaires.



Les services de chirurgie voient chaque jour se réduire leur possibilité de répondre à la demande de prise en charge de patients en raison de toute  une série de mesures restrictives (suppression de la garde des praticiens attachés, transfert de la PDS de nuit à Melun, suppression de l'indemnité des praticiens qui consultent à Nemours, retard dans le remplacement des personnels etc.).



Le Centre hospitalier de Fontainebleau bénéficie d’une excellente réputation. La  pression qu’il subit en termes de demande de soins et la fréquentation élevée sont préoccupantes en raison de la réduction arbitraire des moyens. Les recettes financières potentielles sont ainsi altérées.



Nous savons que ces mesures se font au profit direct ou indirect des cliniques commerciales ou des professionnels libéraux qui pratiquent des dépassements d’honoraires et une discrimination par l’argent.  C’est le cas sur notre territoire. Ainsi dans notre secteur, l’accès aux soins spécialisés en tarif opposable n’est possible que par l’intermédiaire de l’hôpital.





Depuis le débat parlementaire au sénat le 22 janvier 2014 concernant le PPL  déposé par les sénateurs du groupe CRC, nous savons qu’en 2013 le budget du Centre Hospitalier de Fontainebleau  pour les emplois précaires n'a jamais été aussi élevé alors qu'il faudrait recruter et titulariser pour former des équipes stables et compétentes.



Cette politique  du court terme  comptable  n’a pas de sens dans un hôpital qui doit assurer la permanence des soins.



Partout en France les personnels soignants et médicaux  manifestent leur opposition à la dégradation de leur établissement de santé  à laquelle celui de notre territoire n’échappe pas. Tout comme eux, nous sommes  attristés d’assister à ce déclin organisé.



Ici comme ailleurs la situation est grave. Un divorce profond s’installe entre les personnels, la population et l’autorité qui agit et décide aveuglément à l’encontre du bon sens, de la solidarité, principes de notre  société.



Notre inquiétude est grande. Comme vous le savez, les dotations de l’État pour la reconstruction sur site du centre hospitalier de Fontainebleau sont notoirement insuffisantes et  obligeront à emprunter plus que de raison.  Les remboursements élevés réduiront ainsi les capacités d’équilibre financier. Nous déplorons que son programme capacitaire actuel et futur n’ait pas fait l’objet d’une explication claire, approfondie et d’un débat contradictoire entre  les instances.



Cette situation sur notre territoire de santé, vous en conviendrez, n’offre pas les meilleures conditions d’accès aux soins  pour nos concitoyens

C’est bien cela que nous refusons.



Notre Collectif défend un égal accès à des soins de qualité pour tous.



A notre grand étonnement, cette proposition de  loi a été rejetée le 22 janvier dernier par 310 Voix. Ce scrutin nous interroge sur l’attachement des parlementaires au système  de santé et à notre modèle de protection sociale.



C’est dans ce contexte que notre collectif qui a lutté avec succès contre la privatisation de notre hôpital avec le soutien des personnels et de la population s’adresse aujourd’hui à vous Madame, Monsieur le Sénateur.



Votre réponse  nous permettra d’éclairer nos concitoyens sur votre projet d’organisation de l’offre de soins.



Nous vous prions de croire Madame, Monsieur le Sénateur à nos respectueuses salutations.

mercredi 2 juillet 2014

Le personnel soignant de l'hôpital tire la sonnette d'alarme ...

   La République de Seine-et-Marne, dans son édition du 16 juin 2014 consacre deux articles concernant les conditions de travail du personnel soignant de l'Hôpital Public de Fontainebleau.

     Dès sa création, le Collectif de Défense de l'Hôpital Public de Fontainebleau, CDHPF, avait dénoncé l'aggravation des conditions de travail du personnel soignant de l'établissement.

     En octobre 2013, le CDHPF avait renouvelé son soutien aux revendications légitimes des syndicats - voir notre texte en date du mardi 15 octobre 2013 : aggravation des conditions de travail dans les établissements hospitalier.

     Le CDHPF restera vigilant sur les actions que ménera la direction afin de répondre à l'attente des personnels.

     Le CDHPF poursuit son action

pour la défense du service public de santé,

de proximité et accessible à tous. 


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Burn-outs en série à l’hôpital

Le personnel soignant de l’hôpital tire la sonnette d’alarme : par manque de remplaçants, ils sont appelés chez eux pour boucher les trous, conséquence du retour à l’équilibre.

19/06/2014 à 10:39 par yovallier



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Ils ont semble t-il longuement hésité avant de contacter « la Rep ». Mais c’est unanimement que les soignants de l’hôpital, à l’initiative de l’Intersyndicale représentée par Dominique Lecerf et Sandrine Cotelle ont décidé de faire savoir leur désarroi au grand public. « Nous sommes au bord de la rupture », glisse une infirmière les traits tirés.
En mars 2013 déjà, ils avaient alerté l’opinion publique sur les conséquences du retour à l’équilibre financier de l’hôpital. Une stratégie qui a fonctionné sur le plan comptable, mais qui a laissé de lourds stigmates sur le personnel. Plus d’un an plus tard, la situation, à les entendre, ne s’est pas améliorée. Bien au contraire : « Cela fait deux ans que nous sommes passées en 12 heures, contre 8. La politique de gestion des ressources humaines est inexistante, on compte sur la bonne volonté des agents pour boucher les trous ». Concrètement, les soignants sont très souvent appelés pendant leurs congés pour dépanner, faute de remplaçants : « Ce sont des appels incessants, nous dit une aide-soignante. Ils jouent sur la culpabilité. Mais cela ne marche plus, et la plupart ne répondent plus. Moi, je filtre mes appels. C’est très dangereux car le jour ou le plan Blanc sera déclenché, quand il y a aura un gros pépin, personne ne répondra !  ».

« Certains se cachent pour pleurer »

Avec des départs non remplacés et un absentéisme qui explose, les agents sont forcément mis sous pression. « Un de nos collègues est parti à 20 h 30 après une journée de travail de 12 h 45. On lui a demandé de revenir à 4 h 45 par manque de personnel. Comment voulez-vous travailler correctement dans ces conditions ?  ». Dominique Lecerf s’inquiète pour ses collègues : « On constate que tout le monde est stressé et fatigués. Certains craquent et se cachent pour pleurer !  ».
Si les soucis sont clairement identifiés, le personnel a l’impression de ne pas être écouté par la direction. Jérémie Sécher est parti, et le directeur intérimaire Stéphane Blot doit gérer trois hôpitaux. Ils lui ont adressé un courrier le 11 mai, qui devrait obtenir une réponse très prochainement (lire encadré). « Quand je rentre chez moi, je ne suis pas contente de mon travail. Je me dis que j’aurais dû mieux faire. On aime notre métier et nos patients. C’est pourquoi on vit aussi mal cette situation », soupire un agent de service.
Dominique Lecerf réclame « la mise en place d’un pool de remplacement suffisant, en respectant le planning de travail et les temps de repos ». Une requête qui semble avoir été entendue par la direction (lire encadré). Il faudra renouer le dialogue très vite, et sans doute partir sur de nouvelles bases. Car l’hôpital pourrait vite devenir plus malade que ses patients…
Yoann VALLIER
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La réaction de Dominique Blot, directeur par intérim
« Nous allons renforcer les effectifs »
La Rep : Quelles solutions peuvent-être envisagées pour régler les soucis relevés par le courrier (rappels lors des congés, changements de plannings)  ?
Dominique Blot : Les faits précis relatés dans ce courrier ont d’ores et déjà fait l’objet d’actions correctives à travers la mise en place de procédures de gestion de l’absentéisme tendant à améliorer les conditions de travail tout en veillant en permanence à garantir la continuité du service public hospitalier. Un important travail de fond est mené conjointement par la direction des soins et la direction des ressources humaines du centre hospitalier, en collaboration étroite avec les organisations syndicales que nous rencontrons régulièrement.
Je surveille moi-même personnellement (et attentivement) l’avancée de ces travaux et je sais que la directrice des soins, nouvellement en poste, suit avec un grand sérieux ce dossier, en étroite concertation avec le directeur des ressources humaines. Par souci d’efficacité, nous avons privilégié l’action en mettant en place des actions correctives. Nous avons prévu de répondre point par point, avant la fin du mois de juin, à la lettre des syndicats en décrivant les différents dispositifs mis en place.
Le recrutement d’un vrai « pool » de remplaçants est-il à l’ordre du jour ?
Oui, tout à fait. Nous avons décidé avec le directeur des ressources humaines, et ce peu de temps après ma prise de fonction, de renforcer de façon importante l’effectif du pool de remplacement, en passant de 3 à 5 infirmiers à temps plein. Ce renforcement sera effectif pour la période estivale. Il est également envisagé de se doter de réels moyens pérennes de remplacement de l’absentéisme de courte durée, ce qui nous aidera à concilier et atteindre l’amélioration des conditions de travail et la continuité du service public hospitalier. Ce nouveau renforcement sera ainsi calibré après une première évaluation réalisée au mois d’octobre, en étroite concertation avec les représentants du personnel.
Le personnel semble avoir besoin de dialogue avec la direction. Que pouvez-vous leur dire ?
Malgré les difficultés, le travail assuré quotidiennement par les professionnels de santé de l’établissement est de grande valeur. Et la qualité des soins qui en découle est toujours de haut niveau.

Les dangers du plan d'économies sur l'assurance-maladie ...

Francoise Nay, Présidente de la Coordination Nationale des Hôpitaux et Maternités de Proximité pointe les dangers du plan d'économies sur l'assurance-maladie ...


Lu dans L'Humanité